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Grève SNCF  « Ça va se chiffrer en quelques centaines de millions d'euros »

Jean-François Loiseau, président d'Intercéréales, demande « que l'on puisse faire rouler des camions les dimanches et jours fériés de mai ». © R. FOURREAUX Jean-François Loiseau, président d'Intercéréales, demande « que l'on puisse faire rouler des camions les dimanches et jours fériés de mai ». © R. FOURREAUX

Un mois après le début de la grève à la SNCF, nous avons interviewé le président d'Intercéréales, Jean-François­ Loiseau, pour faire le point sur la situation pour la filière céréalière et les OS en particulier.

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Vous rencontrez actuellement les pouvoirs publics au sujet des conséquences de la grève de la SNCF sur l'activité céréalière. Quelles sont les demandes que vous portez ?

Il y a quinze jours, j'ai envoyé une lettre aux différents ministères concernés, ainsi qu'à Matignon et à l'Elysée­, et nous sommes en train de rencontrer les différents interlocuteurs. Nous demandons déjà que le service minimum soit réellement appliqué et que le secteur céréalier remonte dans la priorisation des flux logistiques. Nous avons eu une très bonne écoute au ministère des Finances à ce sujet. Ça va maintenant se décider en interministériel. Nous demandons également que l'on puisse faire rouler des camions les dimanches et jours fériés de mai. Je vois que la ministre des Transports a pris une dérogation levant l'interdiction de circulation des poids lourds pour le 8 mai et a demandé aux préfets de zone l'examen des situations locales pour la journée du 10 mai. Mais il faudra que les dérogations soient prolongées au moins jusqu'à la moisson pour détendre un peu la situation. Nous émettons le souhait aussi de pouvoir mettre, sur un même sillon, plus de trains, notamment la nuit, car on peut charger la nuit.

Le mouvement semble s'effriter peu à peu. Voyez-vous de votre côté la situation s'améliorer ?

On observe une légère amélioration de la circulation des trains (40 % contre 15 % la première semaine). Il y a eu aussi la nomination le 24 avril d'un coordinateur national pour accompagner les entreprises clientes durant le mouvement social. Certes, cela facilite la circulation de quelques trains par ci par là, mais l'effet reste marginal.

Quel chiffrage peut-on faire de cette grève ?

C'est extrêmement compliqué de dresser une évaluation. Mais on peut d'ores et déjà dire que sur les trois mois de grève, ça va se chiffrer en quelques centaines de millions d'euros pour l'ensemble de la filière céréalière française. Et il y a plein de choses que l'on ne mesure sans doute pas encore.

Vous êtes aussi président d'Axéréal. Avez-vous un chiffrage pour le groupe ?

Cinq millions d'euros, ce sera un minimum pour le groupe, si l'on compte le report partiel sur du camion, les pénalités liées aux ruptures de contrat, l'obligation d'acheter de la marchandise ailleurs pour en honorer d'autres, et le stock considérable qui va rester en fin de campagne. On entrevoit en effet un doublement du stock habituel chez Axéréal. Dans ce chiffrage, je ne compte même pas la décote que cela va générer sur le marché ni la nécessité de trouver des capacités de stockage pour stocker la nouvelle récolte, etc.

Retrouvez notre article au sujet des conséquences de la grève SNCF sur l'activité des OS dans le numéro de mai d'Agrodistribution.

Renaud Fourreaux

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